Murmures : quand l’intime devient espace de résistance…
Direction la métropole nantaise où le projet Murmures invite à tendre l’oreille autrement : des concerts intimistes en appartement, portés par des musiciennes et personnes minorisées de genre. Un format chaleureux qui rapproche artistes et publics, tout en donnant de la visibilité à des voix trop souvent absentes des scènes musicales. Initiée par Édouard Gassin, professionnel de la communication et de la radio, désireux de prendre sa part dans les luttes contre les inégalités de genre, l’histoire de Murmures commence avec une envie simple : rapprocher la musique des personnes, au plus près, dans leurs propres salons.
Inspirée par les concerts intimistes apparus dans les années 2000 — de Sofar Sounds aux scènes alternatives d’appartement — l’association y a ajouté une dimension militante : offrir une scène aux musiciennes femmes et minorisées de genre, encore trop reléguées à la marge des programmations. À travers ces soirées, les murs deviennent complices et chaque chanson chuchote un monde à réinventer.
Alors curieux·ses, musicien·nes, allié·es : restez à l’écoute ! Le collectif Murmures entend continuer à surprendre, fédérer et inventer des espaces où la musique devient acte collectif, résonance commune et affirmation d’égalité de genre.
Entretien avec Murmures
Quelles sont les ambitions de Murmures en 3 mots qui vous ressemblent ?
Egalité, expérience, surprise.
Egalité : Murmures milite pour davantage d’égalité des genres dans le milieu musical, qu’il s’agisse de programmation ou des métiers techniques. Notre projet vise à donner plus de visibilité aux femmes, personnes trans et non-binaires dans un secteur où plus de 80% des places sont occupées par des hommes cis. Et si toute l’équipe organisatrice est bénévole, nos artistes et notre ingénieure du son perçoivent un cachet, car pour nous l’égalité passe aussi par une rémunération concrète.
Expérience : nous souhaitons proposer aux publics, comme aux artistes, une expérience unique de rencontre et d’interaction. Nos concerts se déroulent principalement dans des lieux d’habitation ou de travail (lofts, grands appartements, maisons, jardins, ateliers), leur conférant une ambiance et une coloration toute particulière.
Surprise : Le public ne connaît pas la programmation en avance et découvre les artistes en live, sans même savoir quelles esthétiques musicales nous proposerons. L’espace est également une surprise, loin des lieux habituels et connus des publics.
Comment et pourquoi et né le projet Murmures ?
Le projet s’inscrit dans la droite ligne de différents concepts de concerts en appartement : « Sofar sounds » ou « Tomboy party » par exemple. Cette offre n’existait plus sur Nantes et nous avions envie de la proposer aux publics. Nous y avons ajouté une dimension militante en choisissant de ne programmer que des femmes et personnes trans ou non-binaires.
Quelque chose qui t’enthousiasme particulièrement quand tu penses à l’aventure de Murmures ?
Le plus enthousiasmant, c’est justement l’enthousiasme des artistes et des publics ! Toustes les artistes que nous contactons sont totalement partant·es pour participer et les soirées sont sold out en moins de 12 heures (50 à 60 places environ) alors qu’on ne fait que très peu de com’ pour le moment.
Un ou des coups de cœur sur les questions d’égalité, qui t’inspirent en ce moment ?
La parole qui se libère progressivement et toutes les superbes initiatives qu’on voit fleurir en matière d’égalité, même si la route est encore si longue.
J’ai été bouleversé par la prise de parole récente de Flore Benguigui à propos de son départ de L’Impératrice par exemple. Par le livre de Chloé Thibaud « Ni muses ni soumises », qui constitue une ressource essentielle et inédite à ma connaissance. Ou encore par le puissant travail de « shesaidso« .
Pour en savoir plus sur Murmures
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