Wah, le programme de mentorat

« Wah ! – mentorat » est initié pour la première année en 2019 par la FEDELIMA.

Le développement de ce projet est possible par le soutien du ministère de la Culture / DGCA.

La FEDELIMA et le mentorat, pourquoi ?

La FEDELIMA et ses adhérents ont validé en 2016, le fait de se saisir des problématiques et enjeux liés à la diversité et l’égalité dans les projets et les structures de musiques actuelles. Pour mettre en œuvre cet axe de travail, la FEDELIMA s’appuie sur les fondamentaux de ces principes d’action, à savoir :
–    la mise en débat collectif, l’apport de ressources et la construction de partenariats ;
–    l’observation Participative et Partagée, la production d’indicateurs et d’éléments objectifs d’études ;
–    le cas échéant la mise en place d’actions collectives ou de dispositifs qui ne sont pas en soi des finalités, mais qui ont essentiellement valeur à observer les pratiques et les usages d’une autre manière, à nourrir nos pratiques et réflexions, à faire évoluer nos postures et les projets des adhérents ou plus globalement des acteurs du secteur des musiques actuelles.

En termes de méthode de travail, nous proposons sur chacune des thématiques que nous travaillons, des comités de pilotage largement ouverts aux réseaux, syndicats, personnes-ressources et universitaires. Nous associons également à chacun des sujets, une liste de discussion qui permet aux personnes qui y sont inscrites de partager des problématiques, des questionnements, de la ressource…

Aussi, fin 2018, grâce au soutien du ministère de la Culture – DGCA, Délégation musique, la FEDELIMA a pu initier la mise en œuvre d’un programme de mentorat pour 14 binômes femmes – femmes qui travaillent et créent dans la musique.
Un comité de travail – pilotage ouvert du chantier « égalité » a été constitué. Il se réunit environ tous les deux mois pour partager les enjeux, projets, actions, autour de l’égalité entre les femmes et les hommes dans les musiques actuelles et notamment la mise en œuvre du programme de mentorat. Font partie de ce comité de pilotage dès 2018, la FEDELIMA, le SMA, le CNV, Opale/CRDLA Culture, les réseaux territoriaux FRACAMA et RIF, les associations ressources Pluségales et la Petite. En 2019, la FELIN, la FAMDT et l’Ufisc ont rejoint ce comité de pilotage.

Wah ! - mentorat, la genèse

Avec MEWEM, La FELIN (fédération nationale des labels indépendants) a initié, fin 2018, un projet de mentorat dans le secteur des musiques actuelles, destiné plus spécifiquement aux jeunes entrepreneuses de la musique qui souhaitent développer et rendre pérenne leur « nouvelle entreprise, en renforçant un réseau de professionnelles de l’industrie musicale, et en valorisant les modèles féminins de réussite ». Nourris des échanges avec la FELIN, nous avons pu imaginer une déclinaison et construire un programme de mentorat axé plus spécifiquement sur le développement des parcours professionnels des femmes dans le champ du spectacle vivant et plus particulièrement dans celui des musiques actuelles. C’est également grâce aux échanges avec Little Big Women que nous avons pu mieux appréhender les enjeux et les process à l’oeuvre dans le mentorat.

Le programme Wah ! s’adresse aux femmes exerçant ou souhaitant exercer des fonctions en lien avec la programmation, la direction de projet et les métiers techniques (régie son, lumière, générale, direction technique). Il concerne également les musiciennes. Il accompagnera des professionnelles des musiques à sortir de l’isolement, à prendre conscience que les freins auxquels elles sont confrontées ne sont pas individuels, mais qu’ils concernent la majorité des femmes.

Le mentorat, c'est quoi ?

Fondé sur l’échange et le partage d’expérience, le mentorat est construit sur la base d’une relation volontaire, individuelle et personnalisée. Il relie une personne plus expérimentée dans un domaine (une mentore) à une personne qui souhaite s’y engager, y rester ou y évoluer (une mentorée). La mentore possède une expérience professionnelle reconnue dans une fonction ou sur une problématique particulière et se porte volontaire pour en faire bénéficier d’autres personnes, dans le souci du développement professionnel de la mentorée. La mentore n’est pas une professionnelle de l’accompagnement, mais une personne motivée par l’envie d’en soutenir une autre dans un esprit de générosité. La mentore doit être capable de recul et adopte une attitude d’attention et de bienveillance envers la mentorée. Elle partage son vécu tout en laissant la mentorée maîtresse de ses choix.

Le mentorat n’est pas…
…une transmission d’expérience. L’expérience dans ce cadre se partage plus qu’elle se transmet. Le mentorat n’est pas du conseil. Face aux problématiques exprimées par la mentorée, la mentore pourra être tentée d’évoquer sa propre expérience. Toutefois, l’enjeu est bien d’aider la mentorée à trouver elle-même un certain nombre d’options, de solutions possibles. En aucun cas, il ne s’agit de lui dire quoi ou comment faire. Le mentorat n’est pas du coaching. Le coaching est un « vrai métier », qui nécessite une
formation particulière et qui se base sur un nombre de séances précis en fonction d’un objectif clairement identifié et mesurable. Le mentorat n’est pas du maternage. Il ne s’agit pas d’une prise en charge, la mentorée est une adulte responsable. Bien sûr, un lien particulier va se tisser entre mentore et mentorée, basé sur la confiance mutuelle et la confidentialité. Cependant, la mentore gardera à l’esprit qu’il s’agit d’une relation professionnelle, qui nécessite une « affectueuse distance ».

Le programme consiste en quoi ?

Ce programme permettra aux mentorées de bénéficier d’un accompagnement individuel et collectif gratuit afin de partager des expériences, d’identifier des modèles de réussite, de développer leurs réseaux, de renforcer leur légitimité professionnelle, de développer des compétences, d’expérimenter de nouvelles postures professionnelles et d’intégrer une dynamique collective, engagée en faveur de l’égalité femmes-hommes dans le secteur des musiques et de l’économie sociale et solidaire.

Ceci va se traduire par la constitution de 14 binômes féminins non mixtes (femme-femme) « mentore –mentorée » qui vont pouvoir échanger sur une période d’environ 10 mois (septembre 2019 – juin 2020). Tout au long de cette période différents temps seront proposés aux participantes :

  • des sessions collectives de cadrage, formation, bilan, retours sur les pratiques
  • des ateliers collectifs qui proposent différentes thématiques et méthodes de développement des capacités d’agir